La Mongolie Intérieure est une région autonome du Nord de la Chine longeant la Mongolie. Vaste de 1 183 000 km2 pour 24 706 321 d’habitants, sa densité de population est très faible par rapport au reste de la Chine (pour rappel la France c’est 675 417 km2, soit moitié moins de surface, pour 65 800 000 d’habitant, soit cinq fois plus d’habitant !). Principale raison à cela, le territoire est principlament couvert de steppes, de hauts plateaux et du desert (Gobi).

A l’origine je souhaitais me rendre à Ulan-Bator depuis Beijing, et visiter la Mongolie, “la vraie”. Malheureusement face aux difficultés à rejoindre les 2 villes en Trans-Sibérien (cruel manque de temps et d’argent) nous avons opté pour un trek plus court et un vol Beijing <> Xilin Hot, ville relativement reculée de la Mongolie-Intérieure. Les vols intérieurs n’étant vraiment pas très chers – environ 110€ l’allé-retour – et bien plus rapide que le train, cela nous a permis d’organiser un trek de quelques jours à peine (mon frère travaillant à Beijing, impossible de prendre une semaine de vacances…). Et puis cela nous a évité des demandes supplémentaires de VISA…

Avant de nous y rendre, nous avions fait quelques recherches sur internet et il faut avouer que bien peu d’informations circulent sur cette ville et cette région, du moins en anglais ou en français. Comme je le disais, il n’existe pas de guide de cette région pour le moment. Nous savions qu’il était possible de voir la steppe au nord de la ville (“Grass Lands”, et nous avons appris l’existance d’un très beau parc naturel enregistré à l’UNESCO, à Hexigten, à quelques heures de route au sud de Xilin Hot… c’est à peu prêt tout ce que nous savions, le reste serait de l’aventure ! Enfin…, Google Map, Images et Traduction ainsi que la 3G (quand elle marchait, c’est à dire en ville…) et les quelques mots de Chinois de mon frangin ont été finalement nos meilleurs outils d’aventurier.

Xilin Hot et ses abords.
Xilin Hot est une ville qui est au stade de chantier permanent. Plus on s’éloigne du centre ville, plus le nombre d’infrastructures en construction augmente (routes, immeubles…) et paradoxalement plus la ville ressemble à une ville fantôme. On dirait qu’il y a plus de logement que d’habitants et que les nouveaux immeubles poussent inexorablement et uniquement pour l’interêt d’investisseurs venus d’ailleurs (à 150€ le m2 on peut comprendre…). Hélas, il y a fort à parier que tout devra être rasé puis reconstruit dans moins de 10 ans lorsque l’on constate la qualité des constructions (béton qui boit l’eau, routes mal drainées…), c’est assez chaotique. Depuis la périphérie, on a un peu l’impression de regarder une ville tirée du jeu Fallout 3. Sinon les gens sont la plupart du temps très acceuillants (tant qu’il n’est pas question de vous vendre un service…) et vous saluent chaleureusement dans la rue. Il faut avouer qu’une telle spontanéité et sincérité ça fait tout drôle lorsque l’on est habitué à Beijing ou Hong Kong. Ici les gens voient très rarement des caucasiens et pour la petite annecdote, nous nous trouvions avec mon frère en centre ville 20 minutes après notre arrivé à l’hôtel… sur les coups de midi, face à un BBQ ambulant, un gros type bourru tout juste sorti de son chantier viens nous voir, nous salut et nous dit : “c’est vous les français ?”, c’est vous dire la vitesse à laquelle l’information a circulé ! Xilin Hot, bien que très moche, fût finalement une sacrée expérience humaine !

Steppe (Grassland).
La Mongolie-Intérieure nous a marqué par sa forte luminosité ambiante et ses ciels magnifiques. Cela est certainement dû aux très grands espaces auquels nous sommes finalement peu habitués. 2 ethnies cohabitent principalement. Les “Han”, qui représentent 92 % de la population chinoise (la plus grande ethnie au monde) et les “Mongo” descendants des Huns.
Les mongoles vivent depuis toujours de manière nomade et peu d’entre eux vivent actuellement dans la ville de Xilin Hot. Avec un mode de vie à cheval (sans mauvais jeu de mot) entre Indiens d’Amérique et Gitans, ces derniers ont tendance à se sédentariser dans des petites maisons autour de la ville, tout en gardant leur yourte “à côté”. Les plus aisés d’entre-eux possèdent même une voiture ou du matériel agricole (un tracteur par exemple).

La principale ressource de ce peuple, outre le tourisme pour Chinois venus de la ville, c’est l’élevage de bétail. Les Mongoles qui vivent encore dans la steppe ont ainsi toute la place et l’herbe qu’il faut pour élever les chevaux (remplacé parfois par des motos) qui leur servent à se déplacer et à encadrer les troupeaux de vaches et de moutons. Pour avoir mangé du boeuf mongole, sélectionné et haché par un boucher français installé à Beijing, je peux d’ailleurs vous dire qu’il est d’une extremement bonne qualité ! (on fait pas plus “bio” que ça comme viande…). Le goût est très proche de nos meilleures viandes bovines et tient sans doute la comparaison avec nos Charolaises, Limousines etc. Ainsi les Mongoles, même si la plupart sont pauvres, ont la main-mise sur le plus gros marché de viande bovine (et peut-être même ovine) du pays, pas mal pour une petite ethnie !

Au final, et même si nous n’avons vu qu’un bout du territoire, ce trek aura été un peu comme une initiation à la Mongolie, l’une des terres sauvages que je rêve de visiter depuis de nombreuses années tout comme la Sibérie (lac Baïkal) ou encore L’Altaï.

Je clos ce billet avec à nouveau 2 photos assez épiques et une vidéo, la première photo sera comprise par les anglophones, la seconde est juste… super kitch ? Quand à la vidéo certains d’entre-vous sauront ce que c’est